Le Service de l’Eau de la ville de Lausanne applique, depuis plusieurs années, une méthodologie de gestion patrimoniale pour son réseau d’eau potable et souhaite maintenant étendre ce concept à son réseau d’assainissement.
Le principe de la gestion patrimoniale est d’établir une stratégie d’entretien des infrastructures permettant leur maintien sur le long terme tout en garantissant un équilibre entre la performance du service, le coût des investissements et l’impact sur l’environnement.
Ces stratégies de gestion sont avant tout définies sur la base d’indicateur de la qualité des réseaux. Dans le domaine de l’eau potable, la Ville de Lausanne utilise les fuites comme indicateur. Dans le domaine de l’assainissement, des critères liés à l’état structurel et hydraulique des collecteurs sont utilisés, et le Service de l’Eau souhaite noter leur état en se basant sur des contrôles caméras effectués régulièrement.
Un contrôle caméra est réalisé directement sur le terrain. Un opérateur terrain insère un robot doté d’une caméra dans le collecteur que l’on souhaite analyser. Un câble relie le dispositif au poste de travail de l’opérateur. Ce dernier guide le robot depuis son poste de travail (direction et vitesse) et voit en direct l’image filmée.
Sur la base d’une liste normée de défauts, l’inventaire de ces derniers est réalisé en direct par l’opérateur qui analyse en temps réel les images issues de la caméra se trouvant dans le collecteur.
Cette analyse humaine est donc sujette à une perte d’objectivité provenant de différentes causes :
Ci-dessous, deux exemples de dommages observés lors d’une inspection. Alors que l’image de droite ne pose pas de question quant à son interprétation, celle de gauche peut être interprétée comme un dépôt mais aussi comme un obstacle.
La nécessité d’interpréter les images introduit de la subjectivité dans les analyses des vidéos. Cela induit un biais dans le système de notation de l’état du collecteur, qui se propage ensuite dans toute la démarche de gestion patrimoniale.
Fort de ce constat, la Ville de Lausanne souhaite donc étudier la possibilité d’utiliser l’intelligence artificielle pour développer un algorithme de reconnaissance automatique des défauts dans le but d’établir une analyse objective des contrôles caméra effectués.